De juin 2008 à février 2009, j’ai réalisé un travail de terrain ethnographique en Patagonie Argentine, dans la Península Valdés. Ce travail, qui portait sur une problématique environnementale, économique et sociale autour des baleines franches australes, est maintenant terminé. J’en ai profité pour revoir mes potes les éléphants de mer et photographier la faune locale, très riche.
De ce travail, j’ai tiré un manuscrit qui a trouvé un éditeur (L’Harmattan) dans la collection « Sociologies et environnement » dirigée par Salvador Juan. Le livre devrait sortir en librairie à partir de septembre 2009.
Voici une présentation de ce futur livre dont le titre sera « Disposer de la nature » :
Aujourd’hui, la nature est gérée : travaillée, politiquement administrée, et soumise à l’évaluation scientifique. C’est pourtant dans ce contexte que nous nous apprêtons à affronter des problèmes environnementaux inédits et très préoccupants.
Ce livre explore cette contradiction à partir d’un travail ethnographique réalisé dans un parc naturel en Patagonie argentine, classé au patrimoine mondial de l’Unesco : la Península Valdés. Il reprend les questions de la philosophie critique dans le cadre d’une approche empirique attentive à la nature, aux gens, aux territoires, et aux significations de l’action. Ses trois axes d’analyse sont le travail, les sciences et le débat politique participatif qui fournissent les éléments d’une analyse de la tension entre développement et conservation. Il décrit certaines caractéristiques « modernes » de la relation entre l’homme et la nature, les représentations sociales qui s’y articulent et montre que la nature n’est pas seulement l’arrière plan neutre sur lequel se projetteraient les actions humaines : elle impose également sa dynamique aux organisations humaines.
L’écriture de ce livre se présente sous la forme hybride d’un essai, entre travail sociologique, récit de voyage et documentaire photographique. On y rencontrera des baleines attaquées par des goélands, les personnages d’un village touristique d’une centaine d’habitants perdu dans une presqu’île désertique, des entreprises de tourisme confrontées à la division du travail, des capitaines qui ont de l’empathie pour les baleines, des biologistes bricoleurs, des photographes animaliers, des ONG, et des paysages exceptionnels. Ce livre intéressera les lecteurs désireux de comprendre les médiations et les dispositifs qui organisent nos relations à la nature. Il concernera aussi tous ceux qui ne se résignent pas à voir la nature pensée comme une simple ressource dont l’homme pourrait disposer à sa guise.
J’ai mis en ligne ici même les photographies tirées de ce long séjour en Argentine. Cela complètera les photographies qui seront publiées dans le livre, en noir et blanc seulement et en nombre limité pour des raisons de coût.